Peindre

par delà le pli

Anne-Sylvie Hubert

carnet de Vauzelles #3

Nous avons le plaisir de présenter la première exposition

personnelle consacrée à Clémentine Chalançon, Unknown shores.

Nous éditons à cette occasion le Carnet de Vauzelles n°1.

Clémentine Chalançon fait l’éloge d’un geste qui transfigure

la réalité, pour la rendre plus vivante et mettre en avant ses émotions.

Il s’agit d’une peinture libre qui exalte le plaisir palpable de l’acte de

peindre et démontre une grande sensualité dans le processus créatif :

motifs de lichens, horizons disparaissant, bords de la nuit et fragments

de paysages se déploient en peinture.

Ici, ce n’est plus la mimésis qui importe, mais un équivalent

charnel, matière brute et sensuelle, qui reflète les états d’âmes. Cette

exigence de la chair traverse toute l’histoire de l’art pictural, depuis

Cennini jusqu’à Merleau-Ponty : c’est celle de l’Incarnat au sens où

Georges Didi-Huberman l’entend.

Clémentine Chalançon met en relation la peinture figurative

(ligne, plan, couleur) avec son objet (épiderme, émotions, humeur),

permettant ainsi l’abstraction.

Pour elle, c’est faire peau par le geste pour donner à voir l’essence du

motif. L’écorce des arbres se perd dans le plan, et que reste-t-il ? Un

éclat, un éblouissement : la peinture devient vivante et incarnée.

Fascinée par le travail de Clémentine Chalançon découvert

lors de ma visite à son atelier, c’est cet éclat et ces apparitions que je

retiens, ravivant ma joie et mon énergie à défendre la peinture.

Françoise Besson

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Chair Azur