Xiaojun Song

Artiste plasticienne née en 1983 à Wuhan. Diplômée de l'École des Beaux-Arts du Hubei en 2006 (Wuhan, Chine) et de l'École Nationale Supérieure d'Art de Nancy en 2012 (DNSEP).

Noir et blanc, plein et vide, visible et invisible. Ses travaux s'attachent à une recherche constante sur leurs relations et leurs compositions. L'emploi de différents modes et thèmes de représentation permet d'exhiber une large palette d'émotions qui peuvent toutes se rapporter à la thématique du Corps et de la Nature. Selon Laozi, “la Voie est le chemin à suivre pour accéder à la Vertu. En tant qu'objet la Voie est absolument vague et indéfinie, mais dans cette indétermination elle possède une forme et une réalité certaine” (Tao Tö King « Le Livre de la Voie et de la Vertu », chap. 21). L'existant et l'inexistant cohabitent ainsi en permanence dans son travail dans une dialectique infinie.

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Extrait du texte de Thierry Fournier Xiaojun Song, aux présences invisibles, Point Contemporain, 2022 : 

" La pratique de Xiaojun Song semble recéler un paradoxe dans la relation inattendue qu’elle propose entre ses dessins, ses peintures et ses installations. Dans le dialogue entre ces figures sur papier et une paroi murale vierge et oscillante, que voyons-nous réellement ?

En observant tout d’abord ces figures ligneuses qui traversent des feuilles, on pense à de lourdes chevelures nouées, à des sillons dans la terre, des courbes de niveaux, et même des organes. Ce vocabulaire qui évoque des contours humains ou de paysages devient parfois plus corporel, se mêlant avec des formes embuées et organiques qui composent comme des fragments de chair (Méditation Rouge #11, Méditation Triptyque #1). Le corps est en tout cas toujours présent : jamais représenté en tant que tel, mais plutôt comme un régime de courbes, de flux et de reflux, de lignes, où le papier même semble évoquer la surface d’une peau.

Ces peintures suggèrent en tout cas que leurs figures excèderaient les limites du dessin, comme interrompues par les bords de la feuille. Il faudrait changer de focale, modifier l’échelle du regard pour les appréhender : soit s’éloigner, imaginant que la peinture opère un cadrage sur une forme plus grande, soit au contraire se rapprocher, comme si leur examen de très près pouvait révéler leur matérialité. Dans les deux cas, si le dessin suggère une entité, qu’elle soit corps ou paysage, l’œuvre suggère une part qu’elle ne montre pas.

La matérialité de ces dessins ou peintures est aussi ambigüe : …"

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Yveline Loiseur